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Les Enfants de Biarritz Morts pour la France
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1 octobre 2011

ALBERT Joseph Henri - Les surprises de la guerre

Les Surprises de la Guerre

 

ALBERT Joseph et ses quatre frères sont nés à Biarritz et sont partis bravement pour la guerre. Leur famille habite d’ailleurs  toujours  à Biarritz rue du Manège

Le 28 août 1914 dans les Ardennes, ALBERT Joseph fut atteint gravement à la tête entre les deux yeux, par un éclat d’obus. Aveugle, ensanglanté, inerte, il resta sur la champ de bataille et, le soir, après l’appel des survivants et le dénombrement des pertes, l’acte de décès de notre concitoyen fut rédigé comme suit :

«  Aujourd’hui le 28 août 1914, à la Fosse à l’Eau (Ardennes), devant nous, N… Pierre Louis, lieutenant, remplissant les fonctions d’officier d’état civil, sont comparus les sieurs C…, caporal au 2° Zouaves, et B…, caporal au 2° Zouaves, lesquels nous ont déclaré que le sieur Joseph Henri ALBERT caporal au 2° Zouaves, 3° bataillon, 9° compagnie, fils de Jean Baptiste ALBERT et de LACUS marie né le 19 mars 1891 à Biarritz est décédé à l’Eau (Ardennes) le 28 août 1914 par suites de blessures de guerre.

De quoi nous avons dressé le présent procès verbal qui a été dressé par nous et les témoins, après lecture faite suivent les signatures. »

Cependant, ALBERT Joseph, laissé pour mort sur le terrain, avait pu, au bout de quelques heures, se relever. Il avait dans la nuit, retrouvé un camarade gravement blessé lui aussi, et les tous les deux, se soutenant et s’encourageant mutuellement, avaient marché, marché longtemps tantôt en de cachant, tantôt se reposant cherchant un asile et du secours. Ils firent ainsi douze ou treize kilomètres et finirent par trouver une ferme où on leur donna les premiers soins.

Quelques jours après, ils furent recueillis par une ambulance et, après plusieurs mois de soins, ALBERT Joseph, guéri de ses blessures, obtint un congé qu’il vint passer à Biarritz où déjà on le comptait comme mort.

Sans plus s’inquiéter de cette situation, notre caporal, à l’expiration de sa permission, a rejoint son hôpital militaire, puis s’est rendu au dépôt de son régiment.

C’est là qu’il écrivait, à la date du 28 mai à une de ses parentes qui habite rue du Manège à Biarritz :

Satonay le 28 mai 1915

 Hier matin je suis allé à la place me faire porter rentrant.

Figure-toi ce qui m’est arrivé. Quand je suis arrivé, on n’a pas voulu me croire, car on me disait que j’étais mort. Il m’a fallu toutes les pièces d’identité pour me faire reconnaître et j’a vu « la feuille de ma mort »

Ce mort bien vivant, qui ne demande qu’a reprendre le fusil et la baïonnette pour se venger des Boches qui l’ont…tué, avait même eu le culot d’apporter à Biarritz le culot de l’obus qui l’avait rayé d’entre les vivants.

La Gazette le félicite de sa résurrection et lui souhaite un heureux retour après la victoire.

En attendant – comme il faut un jugement pour réformer l’acte de décès erroné – Les autorités feront toute diligence pour faire insérer de nouveau Joseph ALBERT au nombre des citoyens vivants et bien vivants.

 

Article paru dans La Gazette de Biarritz - juin 1915 -

 

ALBERT Joseph fut nommé sergent et décéda le 16 avril 1917 -

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